Fred est un ancien élève de l’agence lecoachdeparis. Depuis plusieurs années, il nourrissait le souhait de découvrir et s’installer sur de nouvelles terres. Direction la Roumanie ou il vit depuis 1 an. Voici son récit et nous le remercions.
Je m’appelle Fred, je suis français, la trentaine. Après avoir vécu toute ma vie en France, je vis à Bucarest, la capitale de la Roumanie, depuis presque un an, où je travaille comme ingénieur dans une entreprise internationale.
J’ai choisi l’expatriation parce que je ne me projetais plus en France. J’avais déjà voyagé en Europe centrale et de l’Est et j’avais découvert Bucarest quelques mois avant le Covid. J’y avais apprécié une ambiance dépaysante, l’héritage post-communiste, ainsi qu’un sentiment de sérénité et de sécurité qui me manquaient.
De 2019 à 2023, l’idée de partir est restée en arrière-plan, puis la dégradation du climat général en France m’a décidé à franchir le pas. L’été dernier , j’ai posé mes valises à Bucarest. Un an plus tard, je ne regrette pas mon choix, même si tout n’est pas parfait.
J’écris ce témoignage pour guider celles et ceux tentés par une expatriation en Roumanie.
Mon retour parle surtout aux jeunes (environ 25–45 ans), européens, mobiles et sans fortes attaches familiales. Avec une famille ou d’autres contraintes, le parcours existe aussi, mais les paramètres changent (logement, scolarité, budget, temps d’adaptation).
Si vous vous reconnaissez dans ce profil, voici, à partir de mon expérience, une liste de points que j’ai constatés et qui pourront vous aider à vous installer, ou au moins vous inciter à passer un séjour ici.
1) Le logement
Il est très facile de trouver un logement à Bucarest. Vous n’avez pas besoin de justifier vos revenus et la très grande majorité des logements sont meublés. Sachez aussi que la majorité des Roumains sont propriétaires (héritage post-communiste). Un logement décent coûte environ 450–500 € hors charges ; comptez 50 à 100 € de plus pour les charges. Un abonnement internet coûte environ 8–10 € par mois. Évitez le centre-ville, souvent vétuste et dégradé. Si vous avez des moyens plus conséquents, envisagez le nord de la ville, plus chic et plus moderne. Faites attention aux immeubles à risque sismique (ils sont marqués par un grand cercle rouge à l’entrée), car il existe bien un risque de séisme à Bucarest ; les immeubles construits après 1977 sont en général aux normes. Privilégiez les appartements proches d’une station de métro.
2) Les transports
Bucarest est moyennement bien desservie. Vous trouverez des bus, des tramways et le métro, mais ce dernier, bien que pratique, ne couvre pas toute la ville. Les transports ne coûtent pas cher (environ 17 € l’abonnement mensuel, soit quatre fois moins que le Pass Navigo). Si l’option des transports en commun ne vous convient pas, vous pouvez prendre un VTC, Uber ou Bolt (évitez les taxis jaunes, souvent sources de mauvaises surprises). En pleine journée, un trajet d’environ 30 minutes peut revenir à 5 ou 6 €.
3) La monnaie
La monnaie locale est le leu (pluriel : lei). En pratique, 1 € ≈ 5 lei. Vous serez amené à l’utiliser dans la grande majorité des situations.
4) Les rencontres
Les rencontres à Bucarest paraissent plus naturelles et les relations hommes-femmes semblent moins tendues qu’en France. Vous pouvez aborder en soirée ou même en journée. Pour avoir déjà abordé en journée, je peux dire que c’est possible, même si ce n’est pas vraiment dans les mœurs ; si vous tentez l’approche en journée, soyez plus direct qu’en France.
Les applications de rencontre fonctionnent bien et il est généralement plus simple d’obtenir des rendez-vous. Les habitants de Bucarest sont en général à l’aise avec l’anglais, donc vous ne devriez pas avoir de difficultés si vous maîtrisez la langue.
Concernant les femmes roumaines, je préfère prévenir : beaucoup se méfient des étrangers simplement de passage et n’envisageront pas facilement une relation si vous n’êtes qu’un touriste. La question qui revient souvent est : « Est-ce que tu vas rester en Roumanie ? », car nombre d’entre elles sont orientées vers la famille et la stabilité. À mon avis, « faire venir » une partenaire en France n’a plus le même sens qu’autrefois : la Roumanie et le reste de l’Europe de l’Est se développent et rattrapent leur retard, tandis que la France fait moins rêver qu’avant (même si la Roumanie est historiquement francophile). Une Roumaine n’a pas forcément intérêt à se déraciner. Si vous souhaitez construire une relation ici, le mieux est de vous installer, d’être clair sur vos intentions et de montrer que vous êtes stable.
Un autre point que je n’ai pas abordé et qui me semble important : les Roumains sont des latins ; vous vous sentirez donc moins dépaysés à leur contact, avec une influence slave néanmoins.
Pour finir sur le lieu de vos rendez-vous : vous pouvez envisager les parcs et les bars/cafés. Évitez le centre-ville (Lipscani), repère à touristes et que je trouve assez sale personnellement. Je vous conseille Herăstrău, qui est plutôt huppé mais reste encore abordable pour un rendez-vous.
5) Le travail
Ce sera probablement le point le moins encourageant. Du travail, il y en a, mais il est moins bien rémunéré qu’en France. Mon conseil est le suivant : privilégiez les jobs à destination des francophones (il y en a dans l’IT, le support, la relation client) et n’envisagez pas des salaires en dessous de 1 200 € nets. Le salaire médian à Bucarest est d’environ 1 100 € ; vous pouvez vivre correctement si vous gagnez plus ; en dessous, vous rencontrerez des difficultés. À Bucarest, il n’y a pratiquement aucune aide sociale, ni envers les locaux ni envers les étrangers.
6) Alimentation, téléphonie, internet, santé
Les prix restent moins chers qu’en France ; vous y retrouverez les mêmes grandes surfaces que chez nous.
Pour internet et la téléphonie, c’est moins cher : comptez environ 10 € pour un abonnement internet.
Concernant la santé : je ne me suis pas vraiment confronté au système de santé de Bucarest, mais d’après les retours d’autres expatriés français, il est plutôt bon ; les hôpitaux sont bien équipés et le personnel est compétent. Si vous comptez vous installer ici, je vous conseille de commander la Carte européenne d’assurance maladie, qui vous permettra de couvrir vos soins (elle a une durée d’expiration de trois mois) le temps de votre installation.
En définitive, Bucarest n’est ni un eldorado ni un pari insensé. C’est une ville vivante, sûre à mes yeux, abordable si l’on choisit bien, et exigeante sur certains points (logement, démarches, salaires). Mon retour a d’abord vocation à éclairer Si l’idée vous travaille, venez voir par vous-même quelques semaines, testez un quartier, rencontrez des gens, et faites vos comptes. Un an plus tard, je ne regrette pas.