Mon père me répétait souvent cette phrase :

« N’oubliez pas, qu’est-ce que vous pouvez apporter aux gens ou qu’est-ce que vous pouvez leur retirer. 90% marchent ainsi. »

Derrière sa simplicité, cette maxime cache une grande vérité universelle : la majorité des interactions humaines sont motivées par deux leviers puissants — l’espoir d’un gain ou la peur d’une perte.

1. Deux forces qui gouvernent nos comportements

  • Apporter : c’est la valeur que vous offrez aux autres. Cela peut être une compétence, une ressource, une opportunité, une émotion positive (confiance, sécurité, reconnaissance). Quand vous donnez, vous devenez une source recherchée, un point de référence, une personne qu’on veut garder autour de soi.
  • Retirer : c’est ce que vous êtes capable de soustraire. Cela peut être un avantage, une protection, un accès, ou tout simplement votre présence. L’absence de quelque chose peut parfois peser plus lourd que sa présence. On le voit dans les relations affectives, dans la négociation ou dans le management.

Les psychologues parlent ici de biais de perte : perdre fait souvent plus mal que de gagner ne fait plaisir. C’est pourquoi « retirer » est parfois un levier plus fort qu’« apporter ».

2. Pourquoi 90% des gens fonctionnent ainsi ?

Parce que l’être humain est programmé pour survivre et chercher le confort.

  • Recevoir (apports) signifie avancer, s’améliorer, être sécurisé.
  • Éviter de perdre (ne pas se faire retirer) signifie conserver ses acquis, ne pas souffrir.

Dans un monde d’incertitude, la plupart des décisions reposent sur ces deux pôles. Qu’il s’agisse d’acheter un produit, d’accepter un emploi, de suivre un leader ou même de rester dans une relation, le cerveau calcule :

Qu’est-ce que j’y gagne ?

Qu’est-ce que je risque de perdre ?

3. Applications concrètes dans la vie quotidienne

  • En séduction : séduire, c’est avant tout apporter des émotions (plaisir, excitation, reconnaissance) mais aussi savoir se retirer au bon moment pour créer le manque.
  • En business : un bon vendeur ne parle pas seulement des avantages du produit. Il montre aussi ce que le client perd s’il ne saisit pas l’opportunité (temps, argent, statut).
  • En management : un leader gagne l’adhésion en apportant une vision, du soutien, de la clarté… mais aussi en sachant retirer les privilèges ou la confiance si les règles ne sont pas respectées.
  • Dans la vie sociale : on garde autour de soi ceux qui nous enrichissent (par leur énergie, leur écoute, leurs conseils). On s’éloigne de ceux qui retirent trop sans jamais donner.

4. La subtilité : équilibre entre donner et retirer

Celui qui apporte toujours sans jamais retirer finit souvent par être considéré comme acquis, donc moins respecté.

Celui qui retire toujours sans apporter finit par être perçu comme toxique, donc rejeté.

Le véritable art consiste à manier ces deux leviers avec intelligence et mesure.

  • Donner assez pour être désiré.
  • Retirer assez pour être respecté.

5. Une leçon de stratégie humaine

Ce conseil paternel n’est pas un cynisme, mais un rappel de lucidité : les relations humaines sont des équilibres d’intérêts.

Savoir ce qu’on apporte, savoir ce qu’on peut retirer, et surtout comprendre à quel moment le faire, voilà une compétence qui distingue ceux qui subissent la vie de ceux qui la dirigent.

En résumé :

Cette phrase est une boussole. Elle rappelle que la valeur perçue dépend toujours de ces deux pôles — l’apport et le retrait. 90% des gens fonctionnent selon cette logique. Les 10% restants, eux, agissent par pure générosité ou par pur pouvoir. Mais ceux qui comprennent ce mécanisme deviennent des stratèges des relations humaines.

Propulsé par Rémy à partir son vécu