« Je ne dois pas m’excuser d’exister » :
Il y a une forme de souffrance silencieuse, souvent invisible, qui touche plus de gens qu’on ne le croit : celle de s’excuser d’exister. Cela ne se dit pas forcément à voix haute. Mais cela se devine dans une posture trop modeste, une voix qui s’efface, une incapacité à dire non, ou une tendance à se justifier sans arrêt.
« Je ne dois pas déranger. » « Je ne mérite pas vraiment ma place. » « Je suis trop ceci, pas assez cela. »
Ces phrases, on ne les entend peut-être pas, mais elles résonnent dans les pensées de celles et ceux qui vivent en retrait, comme s’ils devaient demander pardon d’être là.
I. D’où vient cette culpabilité existentielle ?
Cette tendance à s’excuser d’exister n’est pas innée. Elle s’installe avec le temps, sous l’influence :
1. Du conditionnement familial
Les enfants élevés dans des environnements critiques ou instables développent souvent une hyper-vigilance émotionnelle. Ils apprennent à minimiser leur présence pour éviter le conflit ou obtenir l’amour.
« Sois sage. » « Ne fais pas de vagues. » « Tu prends trop de place. »
Autant de messages qui s’impriment profondément et transforment l’affirmation de soi en faute morale.
2. De l’école et de la société
Le système scolaire, les groupes sociaux ou le monde professionnel valorisent parfois la conformité plus que l’authenticité. On apprend à se fondre dans la masse, à ne pas trop briller, à rentrer dans des cases. On est victime de croyances limitantes et dégradantes.
3. Des blessures d’estime
Rejet, abandon, humiliation, trahison… Certaines expériences de vie laissent des traces. On peut en venir à penser que notre valeur dépend du regard des autres, voire que notre simple présence est un poids ou une erreur.
II. Les symptômes de ceux qui s’excusent d’exister
Les signes sont variés, parfois discrets mais profondément enracinés :
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Besoin constant de se justifier (« je dis ça mais je ne veux pas déranger… »)
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Tendance à minimiser ses réussites
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Difficulté à poser des limites (par peur de ne plus être aimé)
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Sentiment d’illégitimité ou de ne jamais être « assez »
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Posture physique fermée (épaules rentrées, regard fuyant)
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Crainte de prendre la parole ou d’affirmer une opinion
- Peur d’aborder une femme pour ne pas déranger
III. Pourquoi il est temps de cesser de s’excuser d’exister
S’excuser d’exister, c’est comme marcher toute sa vie avec des poids invisibles aux chevilles. Cela vous ralentit, vous empêche de respirer pleinement, d’aimer librement, de créer, de briller.
Vous n’avez pas à mériter le droit d’exister. Vous existez. Et cela suffit.
Vous avez le droit :
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d’occuper de l’espace
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de dire non
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de réussir
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d’être vu, entendu, respecté
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d’être imparfait
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de changer
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de vivre selon vos propres valeurs
IV. Comment se libérer de ce réflexe inconscient : des recommandations concrètes
Voici un parcours en 5 axes pour retrouver votre pleine présence au monde :
1. Reprogrammer son discours intérieur
Passez du « je suis désolé d’être là » à « j’ai le droit d’être ici ».
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Repérez les phrases automatiques de type : « Je ne veux pas déranger », « Je ne suis pas à la hauteur ».
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Transformez-les en affirmations ancrées :
« J’ai le droit d’avoir une opinion »,
« Mon existence n’a pas besoin de justification »,
« Je suis légitime dans mes émotions ».
Astuce : Tenez un carnet de pensées limitantes à réécrire chaque jour.
2. Travailler la posture
Le corps parle avant les mots. Une posture effacée renforce le sentiment d’infériorité.
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Redressez le dos, ancrez les pieds, ouvrez la poitrine.
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Respirez profondément, regardez droit devant vous.
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Pratiquez des disciplines comme le théâtre, la danse, le yoga ou la méthode Alexander pour habiter pleinement votre corps.
3. S’affirmer par petites touches
Pas besoin de tout renverser d’un coup. Commencez par :
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Dire ce que vous pensez dans une conversation banale.
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Refuser une demande sans vous justifier.
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Vous autoriser à parler plus fort, à exprimer un désaccord.
Chaque micro-victoire renforce votre sentiment d’existence.
4. Se faire accompagner
Un travail thérapeutique (notamment en thérapie cognitive et comportementale ou en analyse des blessures d’enfance) peut aider à dénouer les nœuds profonds.
Un coach en posture, voix, séduction, ou leadership personnel peut aussi vous guider pour vous réapproprier votre présence.
5. S’entourer de personnes qui vous voient vraiment
Coupez avec les environnements qui vous font sentir « de trop ». Cultivez les liens avec ceux qui vous valident sans condition, et qui respectent votre place, votre silence comme votre parole.
Conclusion : La vie ne demande pas d’excuses
S’excuser d’exister, c’est comme regarder le monde derrière une vitre. Il est temps de passer de l’autre côté.
Vous êtes ici. Et vous êtes nécessaire.
Pas parce que vous êtes parfait. Mais parce que vous êtes vivant.