Plus de cinq ans après le début du mouvement #MeToo, l’ex-producteur hollywoodien Harvey Weinstein a été reconnu coupable d’un viol et de deux deux agressions sexuelles, dénoncés par quatre femmes lors d’un procès qui s’est tenu à Los Angeles en novembre. La sentence est tombée ce lundi 19 décembre.
Finie l’impunité. Ce lundi 19 décembre, l’ancien producteur Harvey Weinstein a été reconnu coupable d’un viol et de deux agressions sexuelles, au terme d’un procès qui s’est tenu à Los Angeles en novembre 2022. Poursuivi en justice par quatre femmes ayant témoigné de manière anonyme des relations sexuelles non consenties qu’il leur auraient fait subir dans des hôtels de Beverly Hills et de Los Angeles entre 2004 et 2013, l’ex-magnat de Hollywood a toujours refusé de donner sa version des faits aux juges.
Après deux semaines de délibération, les jurés l’ont finalement déclaré coupable de toutes les accusations formulées par la première des quatre plaignantes, ne le jugeant par ailleurs pas responsable des faits rapportés par une deuxième femme et n’ayant pas réussi à s’accorder sur les allégations des deux autres demandeuses. Un juge doit encore statuer sur la peine de Harvey Weinstein pour les trois chefs d’accusation dont il a été reconnu coupable. Celui qui était marié à Georgina Chapman jusqu’en 2021 encourt jusqu’à 18 ans de prison. Voire plus si des circonstances aggravantes sont retenues par les jurés.
Harvey Weinstein condamné aux États-Unis et au Royaume-Uni
En 2020, le producteur de The Artist avait déjà été condamné par la justice new-yorkaise à 23 ans de prison pour viols et agressions sexuelles. Harvey Weinstein avait par la suite été autorisé par la Cour suprême à faire appel de cette décision, ce qui a mené à ce procès, soldé par une victoire partielle mais importante des victimes. Le septuagénaire a également été inculpé au Royaume-Uni, en juin 2022, pour des agressions sexuelles remontant à 1996.
Dans la presse américaine, ce nouvel épisode judiciaire a souvent été décrit comme éprouvant, tant les témoignages des femmes qui se sont succédé à la barre ont mis à nu un système gangrené par l’ambition, la soumission et la peur – les films produits par Harvey Weinstein ayant reçu plus de 330 nominations aux Oscars et 81 statuettes. “Il n’y a aucun doute qu’Harvey Weinstein était un prédateur. Et comme tous les prédateurs, il avait une méthode”, a ainsi lancé la procureure Marlene Martinez dans son réquisitoire rapporté dans Le Monde, appelant les jurés à “mettre un terme à son règne de terreur”.
Avec le mouvement #MeToo apparu en octobre 2017, près de 90 femmes, dont Gwyneth Paltrow, Jennifer Aniston, Angelina Jolie, Rosanna Arquette ou encore Rose McGowan, ont pris la parole contre lui pour dénoncer des faits de harcèlement sexuel, d’agressions sexuelles ou de viols, remontant parfois à 1977.